Je viens de te mettre au monde, je te respire, je te câline, je t’embrasse, te sens, te serre, te regarde.
Le doux duvet de tes cheveux, les petits plis de ton cou, les fines rides de tes longs doigts, le moelleux de tes joues rebondies, le rose de tes lèvres entre-ouvertes, ton souffle régulier, tes sursauts, tes couinements.
Avec toi, je suis comme hors du temps, hors de l’urgence, hors de la colère et de la violence.
Avec toi, tout est simple et rien n’est grave, tout est doux, juste doux.
Tu nous regardes et esquisse un sourire, tu fronces les sourcils, tu réfléchis et plouf, replonges dans un sommeil béat, une goutte de lait au coin des lèvres.
Pourquoi est-ce que l’on ne parvient pas à maintenir cette magie le temps passant ? C’est si calme, si étonnamment facile.
Je te serre contre mon cœur, tu respires paisiblement, je suis droguée de toi.
Dieu que c’est bon, que c’est bon cette douce douceur, cette énergie paisible, cette certitude que tout est là, que la vie est là.