Enfin seule ... Ou plutôt, encore seule ! Oui, parce que pour la deuxième fois des vacances, Superpapa est en vacances sans sa Supermama, décidément accrochée à son travail comme une moule à son rocher (et épargnez-moi les jeux de mots ou sous-entendus vaseux ...). Du coup, je m'aperçois que je n'ai rien dit du retour des grands, et qu'il me faut attendre leur nouveau départ pour ressentir pleinement cette divine solitude qui m'est offerte. Divine ? Mouais, plus ou moins ... Dans l'ordre : l'absence puis le retour des enfants. Absence = calme dans la maison, rangement qui dure et que rien ne trouble, chambres vides le soir, solitude sur le canapé, temps pour tout faire, tant de temps ! Et puis on se sent bizarre, vide, désoeuvré. Sait-on encore vivre sans les enfants ? Sait-on encore être à deux, rien qu'à deux ? Manque. Manque de bruit, manque de joie, manque de calins, manque de cris, manque d'urgence, manque de bonheur. Repos. Lundi dernier, retour des grands. On va les chercher, avec Amélien qui piaffe. Le car arrive, on se guette, on se voit, on se dévore. On est heureux. On se voit, on se manque. Le car s'arrête, les portes s'ouvrent, les enfants se jettent dans des bras aimants. Bonheur pur, joie qui fait tressauter le coeur, qui tord l'estomac, qui remplit les yeux. Ils ne sont partis que 15 jours, c'est ridicule ma bonne dame. N'empèche, c'est comme ça. On les serre, on les ausculte sous toutes les coutures, ils ont mille choses à nous raconter, et nous mille autres à leur demander. Amélien se serre contre eux, leur parle, glousse de joie. Il donne une main à son grand frère qui lui caresse la tête, et l'autre à sa soeur qui l'embrasse dans le cou. Et là ça y est, il est parti cet étrange sentiment de manque, cette douleur ténue et persistante. Mes enfants sont là, tous les trois. Je suis au complet. Je ressens avec force combien je ne suis plus moi, mais moi + eux. Je n'ai pas le sentiment de m'être affadie, je ne crois pas être moins moi. Mais je ne suis plus moi, moi toute seule. Et je ne veux plus de ce moi-toute-seule. Je suis la femme, je suis l'amante, je suis la mère : ça c'est moi. Et je les regarde tous les trois. Ils font intimement partie de moi. Et ça ne m'empèche pas de faire des choses pour moi, d'avoir des bonheurs rien qu'à moi. Mais celui qui croit me connaître, sans savoir qu'ils sont ma vie, sans savoir que ma vie est avec eux, celui-là même ne me connaît pas. Lundi soir, nous rentrons à la maison tous les cinq, nos trois loustics à l'arrière de la voiture, en train de se parler, de se chahuter, de se retrouver. Et Superpapa et moi les regardons avec un bonheur à nul autre pareil. Et tant pis pour la vie qui va trop vite, tant pis pour la course au quotidien, tant pis pour les disputes, tant pis pour les soucis. Ce bonheur là, il est à nous, et rien qu'à nous. |