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9 février 2008 6 09 /02 /février /2008 10:01
Quel petit bijou que cette grande bande-dessinée ...
En attendant ma récap mensuelle qui n'est même plus trimestrielle (!), je vous invite à découvrir cette histoire tout en délicatesse et en émotion. 

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La petite Luce passe quelques jours de vacances chez son papy, et fait l'apprentissage de la mort à l'occasion du décès d'un voisin. Elle s'interroge, explore, s'inquiète, le tout du haut de son petit bout de bonne-femme. A côté de ses explorations pleines de fantaisie et de gravité à la fois, le grand-père va et vient, et le voisinage va avec : potins, querelles de clocher, amitiés, ...
Et puis la vie s'accélère, avec ses drames et ses grandes histoires d'amour ...
Le dessin de Springer ressemble assez à celui de Frederik Peeters, en moins épais. Le graphisme noir et blanc, souvent dépouillé, prend des ombres inquiétantes ou des reliefs veloutés, et l'humanité des personnages est vraiment exceptionnelle.
Si vous en avez l'occasion, ne ratez pas cette merveille.
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6 janvier 2008 7 06 /01 /janvier /2008 20:15
Spéciale dédicace à Magali, qui m'a gentiment rappellée à l'ordre !!! :D

 Bon, je publierai les lectures d'octobre-novembre plus tard ... Je ne suis pas contente de moi : j'avais décidé de m'astreindre à noter ce que je lis histoire d'en garder une trace, et depuis 3 mois, je ne trouve pas le temps nécessaire, et du coup j'en oublie ce que j'ai lu !
Pour décembre, une lecture m'a totalement happée, le Pelot qui ouvre cette récap. D'ailleurs, j'y ai aussi passé une partie de novembre ... et j'ai pas eu le temps de lire grand chose d'autre ... Mais bon, ça valait le coup !

Comme d'hab', ceux que ça saoûle, passez votre chemin ;o) !
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Enorme :

C’est ainsi que les hommes vivent
de Pierre Pelot
(Le livre de poche, 2006)

Le roman court entre deux époques : Fin 1999, Lazare, écrivain et journaliste-voyageur, revient dans les Vosges sur les lieux de son enfance. Il a perdu la mémoire dans des circonstances troublantes, et cherche à comprendre ce qui lui est arrivé. Son enquête le conduit sur la piste de ses ancêtres. Au début du XVIIe siècle, dans les Vosges, Dolat, fils d'une paysanne brûlée pour sorcellerie, est recueilli par des religieuses. Sa « marraine », Apolline, une demoiselle de la noblesse, devient sa maîtresse et l’implique dans des intrigues qui provoquent leur fuite. Apolline et Dolat, ou la cavale d'un amour intemporel au milieu du chaos du monde.

Une saga refilée par mon Angèle préférée, qui m'a nécessité deux bons mois de lecture : longtemps reniflée, contournée, évitée, avant d’être enfin engloutie … Que de difficulté pour venir à bout de cet énorme livre, énorme dans tous les sens du terme. 1300 pages magnifiques, terrifiantes, envoûtantes, d’une rare difficulté, comme l’ascension d’une montagne hostile et magnifique. La langue, quelle langue ! Français du XVIIème, patois vosgien, descriptions et aventures humaines foisonnantes et terribles. ENORME !

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Magique et délicat :


Le târ de mon père
de Yasmine Ghata
(Fayard, 2007)

Récit à plusieurs voix, autour d’un père musicien acariâtre et obsédé par la perfection de son art, et de deux fils qui, après sa mort, cherchent à échapper à son emprise étouffante, et à comprendre pourquoi son instrument de musique favori refuse obstinément de se laisser dompter.

Court roman d’une extrême délicatesse. Les différents personnages, fils, mère, prennent la parole et racontent chacun leur tour un bout d’histoire, comme pour mieux emporter le lecteur dans ce troublant récit. Magie, poésie, amour, folie, obsession, quête d’identité. En une petite centaine de pages, l’auteure emporte et bouleverse le lecteur ravi.

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Tendresse amoureuse de l'homme :


Toutes ces vies qu’on abandonne
de Virginie Ollagnier
(Liana Levi, 2007)

Décembre 1918 en France, l’Armistice a été signé et les soldats rentrent du front, meurtris dans leur corps et dans leur tête. Claire, une jeune fille qui se prépare à devenir religieuse, les soigne dans un service psy, qui accueille un inconnu étrangement inconscient. Claire passe beaucoup de temps à tenter de le ramener à la vie, et s’interroge en parallèle sur sa vocation.

Des faux airs du Patient anglais pour ce récit qui parle d’humanité, de vie et de mort. Le quotidien de la jeune infirmière alterne avec les réminiscences du soldat inconscient, souvenirs heureux ou tragiques, qui rythment son retour progressif à la vie. Un beau récit attachant.

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Quand la BD nous dit le monde qu'on ignore :


Chroniques birmanes
de Guy Delisle
(Shampooing, 2007)

 
Après ses deux précédents recueil, Shenzen et Pyong-Yang, Guy Delisle est cette fois parti avec sa compagne en Birmanie, et retranscrit son quotidien  dans cette dictature militaire terrifiante.

J’avais beaucoup aimé les deux précédents livres de Delisle, son coup de crayon carré, dépouillé et en même temps très expressif. J’apprécie aussi sa façon de se mettre en scène, et de témoigner de son expérience d’expatrié dans un pays dont on sait souvent peu de choses. La description de la Birmanie est pleine de paradoxes, d’humanité et d’absurdité à la fois, et on s’attache à chaque page un peu plus à ce pays en souffrance. L’auteur est plein d’ironie par rapport à son propre regard d’européen nanti, et n’hésite pas à relever ses propres paradoxes. Beaucoup aimé !

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Le Québec truculent :


Magasin général (1-3)
- Marie
- Serge 
- Les hommes

de Loisel & Tripp
(Casterman, 2006-2007) 

La campagne québécoise des années 20, une jeune veuve qui tient le magasin du village, un nouveau curé qui s’y installe, et puis un homme mystérieux et généreux qui pointe le bout de son nez. La vie du village en est toute bouleversifiée.

Un joyeux récit, avec des dialogues succulents et des dessins à l’avenant avec une ambiance très particulière. On est ému, on sourit. Le talent de Tripp et Loisel offre au lecteur une belle histoire attendrissante d'abord prévue en 3 tomes, mais cette saga québécoise en comptera probablement 6, voire plus si affinités ! J'aime : le dessin, la langue, l'humanité des personnages, une certaine lenteur nonchalante qui laisse parfois place une agitation enthousiaste ou coléreuse. 'Coudonc, une fameuse BD !

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Emouvant ou plat ?


Les belles choses que porte le ciel
de Dinaw Mengestu
(Albin Michel, 2007)

Dans la banlieue de Washington, un homme tient une petite épicerie, et tente tant bien que mal de se construire une vie loin de l’Ethiopie, son pays natal. Sépha partage avec deux amis également venus d’Afrique, la même nostalgie amère et déçue. L'arrivée dans le quartier, et dans la vie de Sepha, d'une jeune femme blanche et de sa petite fille, bouleverse ce fragile équilibre.

Une banlieue miteuse, des jeux vains pour occuper le temps, une vie absurde sans jamais parvenir à enfin s’intégrer. Ce roman alterne récit et longues descriptions méditatives. Le personnage central est un homme perdu, très attachant, qui se cherche désespérément des repères, une vie qui ait du sens. Mais on reste un peu sur sa faim, et les longueurs font souvent penser à un effet de style sans réelle nécessité. Avis mitigé.

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Pas drôle, et même déprimant !


La vie secrète des jeunes
de Riad Sattouf
(L’association, 2007)

 
Chroniques initialement parues chaque semaine dans Charlie Hebdo (depuis 2004) et rassemblées dans cet ouvrage. L’idée, montrer les mœurs et coutumes des jeunes, dans 1000 et une situations de la vie quotidienne, en se basant toujours sur le réel (Sattouf a été « témoin » de ces scènes qu’il retranscrit).

Sans revenir sur le trait assez enfantin de Sattouf, on aime ou on aime pas, c’est plutôt le contenu qui m’a déplu dans ce recueil. D’abord la succession de scénettes sans lien entre elles, sans progression, juste chronologiquement ordonnées en fonction de leur parution dans Charlie. Ensuite, l’aspect négatif de toutes ces anecdotes, qui m’a franchement déprimée. Tout ça manque singulièrement d’amour, d’émotion. Tout ce qui est retranscrit, même si ce sont des faits réels, plonge le lecteur dans un état morose, voire franchement écœuré. Je n’y ai en tous cas pas pris de plaisir, et je n’ai même pas trouvé ça drôle, juste consternant. Pas aimé !

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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 12:24

En septembre, encore pas mal de lectures "obligées" dans le cadre de futures animations. Mais finalement, de belles découvertes tout de même ... 

Comme d'hab', ceux que ça saoûle, passez votre chemin ;o) !

...

Bouleversant :

 LE CHALE
de Cynthia Ozick (Seuil, 2005)

Court roman bouleversant sur la mémoire de l'holocauste. 
Dans un camp de concentration, Rosa cache son bébé dans les pils de son châle. Mais sa nièce de 14 ans, internée elle aussi, s'empare du châle et provoque la mort innommable du bébé. 
Trente ans plus tard, on retrouve Rosa installée aux Etats-Unis. La mémoire intacte, la douleur furieuse et désespérément solitaire.

La mémoire, le souvenir, l'après de l'horreur ... mais y a-t-il un après possible ? Il faut faire ce voyage avec Cynthia Ozick, c'est presque un devoir.

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Beaucoup aimé :

Lucky Boy LUCKY BOY
de Walter Mosley (Liana Levi, 2007)

Difficile de résumer cette histoire ! Deux garçons élevés ensemble, puis séparés tragiquement. L'un, Eric, est blanc, fort, couronné de succès. L'autre, Tommy, est noir, fragile, sensible et poursuivi par un destin qui s'acharne à le détruire. Le lien qui les unit est plus fort que celui du sang. Mais quand Tommy, à la mort de sa mère, est plongé dans une vie sordide de malchance et de douleur, les deux frères doivent se quitter, et passeront dix années en quête l'un de l'autre ... 

Récit d’une enfance sordide et d’une vie de malchance, transcendés par une vision de la vie désespérément optimiste, avec le très beau portrait d’un jeune garçon que l’on suit jusqu’à l’âge adulte. C'est un merveilleux roman, qui parle de l'amour d'une mère, du lien inextinguible entre ces deux frères, de la destinée qui se déroule sans qui rien ne puisse arrêter ce rouleau compresseur. Le récit extrêmement réaliste est pourtant étonnament symbolique et poétique aussi. Un roman que j'ai dévoré et qui m'a beaucoup touchée. 

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Très bon : 

Arlington Park ARLINGTON PARK
de Rachel Cusk (L'Olivier, 2007)

Arlington Park, banlieue résidentielle en Angleterre. Quatre femmes, qui ont a priori "tout pour être heureuses" : mari, enfants, maison, amis, confort. Pourtant, derrière cette apparence trompeuse et artificielle, les frustrations et la tristesse règnent, et chacune a le sentiment d'être passée à côté de sa vie. 

Rachel Cusk raconte vingt-quatre heures de la vie de ces personnages, au cours desquelles le lecteur pénètre leur conscience, leur intimité, leur vie. C'est sombre, étouffant, cruel et désabusé. Désespérément banal aussi. Mais chaque personnage en crise révèle de l'universel, décortique les rapports humains sans faux-semblants. Tout le talent de l'auteur est de transformer ce pathétique en tragique, et de faire de cette banalité un récit poignant et attachant. Si ça m'a un peu déprimée, je m'y suis aussi drôlement identifiée ... Très bon !

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 PETITES HONTES ENFANTINES
de Laureline Mattiussi (La boite à bulles, 2006)

Rémy a oublié son bonnet de piscine et se voit affublé d'une horreur à fleurs devant tous ses petits camarades. Matthieu s’est assis sur un banc mouillé et subit l'humiliation d'être accusé, devant toute la classe, d’avoir fait pipi dans sa culotte. etc. etc.
Douze petites histoires drôles et cruelles évoquant ces petits moments tragiques de l'enfance qui nous font sourire une fois devenus adulte, ou pas sourire du tout d'ailleurs !

Des personnages différents à chaque fois, pour un récit universel, celui de la honte qui vous marque à vie ! C'est attendrissant et vraiment drôle, avec souvent d'excellentes chutes. Les dessins en noir et blanc sont assez sobres, voire grossiers, mais toujours très expressifs. J'ai beaucoup aimé.

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Bizarre :

 MARIKO PARADE
de Boilet & Takahama (Casterman, 2003)

Fin mai 2002, un mangaka français part trois jours sur l'île d'Enoshima avec son modèle, une jeune japonaise, pour réaliser des repérages photographiques. C'est aussi l'occasion pour eux de faire le point sur leur vie amoureuse. Brusquement, Mariko annonce son départ, et révèle à son amoureux qu'elle va quitter le Japon pour plusieurs années. 

Comme souvent, Boilet se saisit d'un épisode autobographique, et en fait un récit prétexte à une recherche artistique. Cette fois-ci, il a demandé à Kan Takahama de l'accompagner dans l'aventure, et leurs deux styles se marient à merveille. C'est étrange, sensuel, décousu, mélange subtilement la photographie, le dessin, la couleur, le noir et blanc. Original et extrêment beau.

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cabinet-chinois-copie-1.jpg  LE CABINET CHINOIS
de Nancy Pena (La boite à bulles, 2003)

Pays-Bas, XVIème siècle, un jeune étudiant de médecine quitte sa dulcinée pour accomplir son rêve, accéder à la sciecne de l'alchimie. Il part travailler pour un étrange personnage, dans une mystérieuse maison. Mais dans le même temps, sa fiancée abandonnée se fait enlever par ce même homme énigmatique et monstrueux. Elle découvre dans un endroit extraordinaire, le "cabinet chinois" ...

J'ai beaucoup aimé le graphisme assez simple et original à la fois, presque mouvant, assez bizarre en tous cas. On plonge dans une ambiance étrange, et il faut accpeter les ellipses et les mystères, mais c'est tout de même un album très intéressant.

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Un peu daté mais bon :

 LA MAITRESSE D'ECOLE
de Clarisse Tartufari (La fosse aux ours, 2007)

Dans l’Italie de la fin du XIXe siècle, l’histoire cruelle et romantique de Ginevra, jeune Romaine sur laquelle reposent tous les espoirs de ses parents. Au prix de gros sacrifices, elle suit les cours de l’Ecole normale pour devenir institutrice, s'élevant socialement dans la douleur, et sans pourtant trouver le bonheur. Elle connaîtra alors un destin décevant à la Emma Bovary.

Clarice Tartufari (1868-1933) décrit une héroïne qui fait des rêves de gloire, comme pour mieux ensuite nous faire ressentir toute l'amertume qui accompagne la déception et l'humiliation qui l'attendent. Elle évolue dans une société sans pitié, dans laquelle elle n'a pas sa place, et où les pauvres n'ont aucune chance d'échapper à leur condition sociale. Court roman assez classique mais touchant.

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Lu avec délice avec mes loulous :

Les contes du vampire CONTES DU VAMPIRE
de Catherine Zarcate (Syros jeunesse, 2005)

Un roi indien doit accomplir une mission, et ce faisant, fait la rencontre d'un vampire qui lui raconte durant une interminable nuit d'extraordinaires histoires ...  

3 soirées passées à lire ce livre avec les enfants, et Superpapa qui se glisse près de nous pour écouter. A la manière des mille et une nuits, le récit se déroule et s'entortille. Chaque récit donne envie d'aller plus loin, et le talent de conteur de Zarcate fait de la lecture à voix haute un pur moment de bonheur à partager. On vous le conseille, même pas peur en plus ! 
 

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Lus pour préparer le Prix des Incorruptibles (niveau 3ème-2nde) :

Je marchais malgré moi dans les pas du diable
de Dorothée Piatek (Petit à petit, 2006)

François n'a que 15 ans en 1939 lorsque Strasbourg est menacée d'invasion par l'armée allemande. Pour protéger la population, le gouvernement organise l'exode des familles alsaciennes vers le sud de la France. Mais François et les siens finissent par retourner dans leur village et sont germanisés de force par l'armée allemande.

L'affaire Jennifer Jones
d'Anne Cassidy (Milan, 2006)

Jennifer Jones, une enfant, a tué une petite camarade de jeu lors d'une escapade dans les bois. Six années ont passé, Jennifer est sortie de prison, mais les journalistes la traquent et cherchent à savoir ce qu'elle est devenue. Jennifer revient sur les événements passés, et l'on comprend peu à peu comment tout a pu se produire.

Le combat d'hiver
de Jean-claude Mourlevat (Gallimard, 2006)

Ambiance fantastique, dans une société dictatoriale et effrayante. Quatre adolescents, Milena, Helen, Bartolomeo et Milos s'enfuient de l'orphelinat où on les séquestre. Ils découvrent alors qu'ils sont fils et filles d'opposants politiques, assassinés quand ils étaient enfants, et décident de reprendre le combat.

Les murs bleus
de Cathy Ytak (Syros, 2006)

Enrôlé pour la guerre d’Algérie à l’âge de 30 ans, Antoine a déserté, traumatisé par les exactions de l'armée. Exilé durant sept ans au Brésil, il finit par revenir en France, avec un petit garçon qu'il accompagne pour le faire soigner. Mais alors qu'il espère redémarrer san vie dans son pays, il s'aperçoit peu à peu que sa place n'est plus là.

Phaenomen
de Erik L'homme (Gallimard, 2006)

Quatre adolescents sont internés dans une clinique spécialisée dans les troubles du comportement. En fait, chacun d'eux a un don surnaturel qui le rend différent et unique, mais seul un medecin de la clinique semble les comprendre. Alors lorsque cet homme se fait enlever par un étrange commando, tous les quatre décident de partir à sa recherche pour le sauver, et découvrent alors qu'on leur a caché un incroyable mystère.

 

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 12:24

Rythme de lecture moins soutenu, et préparatifs du travail de la rentrée avec beaucoup de livres survolés en vue de futures animations. Du coup, moins de merveilles dans les lectures persos, mais bon ... 

Comme d'hab', ceux que ça saoûle, passez votre chemin ;o) !

Très très bon :

 LE DESOSSEUR
de Jeffery Deaver (Livre de poche, 2000)

Le cadavre d'un homme enterré vivant est retrouvé non loin d'une voie ferrée. L'enquête s'avère immédiatement mystérieuse et complexe, et la police de new-York décide de faire appel  à  Lincoln Rhyme. Ce célèbre criminologue est d'une intelligence hors norme, et est capable de dresser le portrait d'un tueur à partir du moindre indice. Mais il a mis fin à sa brillante carrière et s'est retiré de la police, grièvement blessé lors d'une enquête. Paralysé et obsédé par le fait d'en finir avec la vie, Rhyme se pique au jeu, et avec l'aide d'une jeune et séduisante enquêtrice, il dresse peu à peu le portrait de ce tueur monstrueux. 

Un horrible et exceptionnel thriller, qui mêle scènes d'action haletantes, et passionnants exercices de déductions. Cette chasse à l'homme accumule les rebondissements inattendus, et le personnage de l'enquêteur cynique et érudit est particulièrement savoureux. Ce roman a été adapté au cinéma avec Denzel Washington dans le rôle de Rhyme.

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Très bon : 

DEATH NOTE (1-4)
de Jeff Abbott (Kana, 2007)

Ryuuku est un Dieu de la mort qui s'ennuie. Pour épicer son quotidien, il laisse tomber son "Death Note", autrement dit son carnet de la mort, dans le monde des humains. Quiconque ramasse le Death Note en devient propriétaire, et détient le pouvoir de vie et de mort en inscrivant le nom des victimes sur ce petit carnet. Mais il y a des rêgles bien précises à respecter, et Ryuuku est loin d'imaginer sur quel humain il va tomber : le nouveau propriétaire est Light Yagami, un jeune lycéen surdoué de 17 ans, va faire un usage étonnant de sa trouvaille ... Mais peut-on choisir qui va vivre et qui va mourir ?
En agissant ainsi, Light devient lui-même un criminel, et il devient la proie de L., un enquêteur mystérieux mandaté par Interpol. Un duel sans merci s’engage entre ces deux esprits exceptionnels ... 

Death Note est un véritable phénomène au Japon. Cet excellent manga soulève plein de questions morales, un univers sombre, et une histoire très habilement menée. A chaque instant du récit se mêlent horreur, mystère et enquête policière passionnante. Ames sensibles s'abstenir ! (5 tomes parus)

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 MPD-PSYCHO (1-9)
de Sho-U TAJIMA et Eiji OTSUKAAbbott (Pika Senpai, 2004-2007)

Kobayashi Yôsuke est un brillant profiler. Un jour, sa vie bascule : il reçoit sur son lieu de travail un colis contenant le corps mutilé de sa petite amie. Rongé par son désir de vengeance, il traque le meurtrier et le tue de sang-froid. Ce geste violent l'envoie en prison, mais surtout déclenche l'apparition d'une nouvelle personnalité. Une fois sa peine purgée, il retravaille sous sa nouvelle identité dans la société d'enquêtes criminelles que son ancienne coéquipière vient de créer. Mais les résolution de meutres horribles l'amènent peu à peu à découvrir qui il est, qui ils sont.

Attention, ça décoiffe ! C'est gore, complexe, violent, trash, et ... très bon ! le scénario est un bijou d'orfèvrerie sans cesse en mutation, qui manipule le lecteur à l'infini. Le récit pervers et cruel est servi par un dessin très dépouillé, qui marque par sa froideur. Une série fascinante (11 tomes parus).

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Bon :

 PANIQUE
de Jeff Abbott (Le Cherche Midi, 2006)

Tout va bien pour Evan Casher : sa carrière de cinéaste est en train de décoller, et il file le parfait amour avec Carrie, sa nouvelle petite amie. Mais un jour, sa mère lui demande de venir la rejoindre en urgence. Losqu'il arrive, elle a été sauvagement assassinée, et il échappe de peu à une tentative de meurtre. Poursuivi par les assassins de sa mère, il décide d'enquêter lui-même pour découvrir qui sont ses parents, et pourquoi sa famille est poursuivie..

Dans le genre thriller, c'est un très bon livressements. Pas franchement sanglant, mais avec beaucoup de personnages hauts en couleurs qui jouent des rôles à double tranchant. Ce récit a un côté très cinématographique extrêment distrayant.

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Un peu daté mais beau :

 LE RIVAGE DES INTOUCHABLES
de Francis Berthelot (Folio SF, 2001)

Sur la planète Erda-Rann, deux paysages distincts : la Loumka, mer fluide et visqueuse à la fois, douée d’une conscience propre. Les humains qui l’habitent sont les Yrvènes, êtres intuitifs à la peau caoutchouteuse et parsemée de pigments multicolores. Et puis un désert chaud et aride, habité par les Gurdes, êtres logiques et froids, couverts d’écailles. Les Gurdes évitent les Yrvènes, qui n'ont pas la même peau. Pas de contact, surtout physique, entre les deux "races". Mais deux enfants se rencontrent malgré leurs différences, et se retrouvent une fois devenus adultes. Leur amitié les met au d'une société intolérante mais en mutation. L'apparaition d'une mystérieuse maladie bouleverse ce fragile équilibre.

Un classique primé de la science-fiction des années 80, beau roman, sur la différence et la maladie (il a été écrit en pleine épidémie du sida). Amitiés et amours hors-normes, exploration de la différence, stigmatisés par une maladie du corps et des sens. C'est un très beau roman, très poétique, mais parfois aussi un peu daté et bavard à mon goût.

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Pas trop aimé :

 HESTER LILY
de Elisabeth Taylor (Rivages, 2007)

Lorsque Hester Lilly, orpheline depuis peu, s'installe chez son cousin Robert, avec qui elle a échangé une correspondance passionnée durant de longs mois. L'épouse de ce dernier, Muriel, n'apprécie guère la concurrence potentielle avec cette toute jeune fille. Hester Lilly occupe des fonctions de secrétaire, elle a plutôt piètre allure, mais Muriel pressent que cette irruption dans leur vie va mettre en péril son couple. 

Ambiance so british d'une bourgade provinciale, affrontements de classe, rapports cruels et autopsie du désenchantement bourgeois. Tout y est brillamment décrit, mais l'atmosphère surannée de ce petit roman m'a plutôt ennuyée. Pourtant, plusieurs semaines après ma lecture, je me rappelle avec beaucoup de précision des personnages et de l'amertume qui teinte ce récit.

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JPEG - 11.9 ko CALCUTTA
de Sarnath Banerjee (Denoël Graphic, 2007)

Le personnage principal, Sarnath, est à la recherche d'un mystérieux livre, « Les tribulations du chat-huant », un ouvrage rarissime qui appartenait à son grand-père qrécemment décédé. Il part en inde, et sa quête se peulple d'une foule de personnages étranges ou loufoques venus du passé.

Pour composer son portrait de la métropole  indienne, l'auteur a transcrit ce qu’est Calcutta : une ville-monde, une mosaïque de cultures venues de tous les horizons. A travers elle, il décrit aussi la colonisation de l’Empire des Indes par les Anglais. Le dessin est sommaire, et les aller-retour entre le passé et le présent sont fatigants. Le mélange de souvenirs personnels, de chroniques du temps passé et d'anecdotes locales m'a souvent semblé bavard et confus.

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 01:27

A c'que j'aime les vacances : je peux lire autant que je veux ou presque, le pied !!! Bilan, première semaine sur l’Ile d’Yeu à piquer les bouquins de ma copine Michèle, deuxième à lire ceux que je m’étais préparés, et pour finir, glandouille à Raincourt entre vieux classiques et nouveautés.

Comme d'hab', ceux que ça sâoûle, passez votre chemin ;o) !

Magnifique :

 LES SAISONS DE LA NUIT

de Colum McCann (10-18, 2000)

Deux récits distincts, l’histoire de Walter, noir, New-Yorkais, au début du siècle, qui creuse les tunnels. Celle de Treefrog, SDF, acrobate plein de TOC, dans les années 1990. L’histoire de ces deux personnages extraordinaires finira évidemment par se rejoindre, mais pas avant de nous avoir fait partager leur terrifiante et magnifique destinée.

Un récit magistral, symbolique et réaliste à la fois, plein de la cruauté et de la beauté de l’homme. J’ai été subjuguée et emportée par cette langue puissante, oppressante et sacrée. Une merveille de noirceur et de cruauté, d’amour et de tendresse.

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 EXTREMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRES

de Jonathan Safran Foers (L'Olivier, 2006)

Oskar Schell est un petit garçon extra-ordinaire : inventeur, scientifique amateur, polyglotte, végétalien, collectionneur ... Un gamin surdoué et ultrasensible. Un an après la mort de son père dans les attentats du 11 septembre, Oskar trouve une clé. Il décide de mener une longue enquête, tentant de découvrir à quelle serrure elle correspond, pour se rapprocher un peu de ce père disparu.

Pfffff ... quelle merveille ! Sensibilité, inventivité, grâce du récit et des mot : chaque instant de ce livre est magnifique. Oskar est à la fois naïf et sans compromission, en quête d'une vérité douloureuse et d'un bonheur impossible. C'est l'histoire d'une famille, c'est l'histoire d'une guerre, c'est l'histoire d'un deuil, c'est l'histoire de l'amour, de la vie.

Incroyable livre ! Incontournable livre ...

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Hmmmmm, beauuuuuuuu ! :

 LE VIEUX QUI LISAIT DES ROMANS D'AMOUR

 de Luis Sepulveda (Métailié – Suites, 1992)

Antonio José Bolivar Proaño est un vieux bonhomme pas comme les autres. Il a vécu avec les Indiens Shuars, connaît tout ou presque de la forêt amazonienne, et a une passion inattendue pour les romans d’amour tragiques. Et quand un ultime défit s’impose à lui, chasser un jaguar, il doit l’affronter …

Un classique que je n’avais pourtant pas encore lu. Ce court texte est un vrai bonheur, plongée dans le monde des mythes sauvages, de la nature animale, du vivant et de l’âme. Sepulveda est un conteur merveilleux, qui mêle larmes, émotions, bonheur et tragique. J’ai passé un moment merveilleux avec son vieux !

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L’Histoire de l’amour

 L’HISTOIRE DE L'AMOUR

 de Nicole Krauss (Gallimard – NRF, 2006)

Trois récits s’entremêlent, celui d’Alma, orpheline de père, adolescente qui se cherche ; celui de Leopold, vieux polonais aigri, émigré aux Etats-Unis, à l’imagination généreuse ; celui d’un livre mystérieux dont l’auteur n’est pas vraiment transparent. Ces trois partitions jouent une même musique miraculeuse, celle de l’amour, de la vie.

Encore un livre que le hasard, heureux hasard, a mis sur ma route, pour mon plus grand bonheur. Méditation sur la vie, sur la mémoire, sur l’amour, dans une langue à la fois originale et délicate. Le récit est construit de façon étonnante, et le résultat est un petit bijou d’humanité. Nicole Krauss est mariée au fameux Jonathan Safran Foers, et n’a visiblement rien à lui envier question talent : ce livre est merveilleux.

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Inattendu :

 LES ENCOMBRANTS

de Marie-Sabine Roger (Thierry Magnier, 2007)

7 nouvelles réalistes, sombres, et délicieusement cruelles sur la vieillesse. 

Marie-Sabine Roger écrit sans fioriture mais avec délicatesse, pour décrire le quotidien de nos vieux délaissés et mal-aimés, sans pour autant sombrer dans le misérabilisme. C’est juste caustique, méchant, tendre, désespérant, inattendu. A déguster à petites doses, mais très très bon !

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Emouvant :

 LES MAUVAISES GENS

d'Etienne Davodeau
(Delcourt, 2005)

(entre autres Prix du public et Prix du scénario – Angoulême 2006)

L’auteur raconte l’histoire de ses parents, leur passé de militants ouvriers catholiques, leurs combats, leur vie dans la région des Mauges.

Un beau récit plein de l'humanité des siens : Davodeau raconte sans fioriture, sans mièvrerie, mais avec émotion et talent.

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Sympathique et distrayant :

 CUL-DE-SAC

de Douglas Kennedy (Gallimard – Série Noire , 1998)

Nick veut changer de vie. Il quitte les Etats-Unis pour l’Australie et part seul à l’aventure. Sur sa route, la belle Angie, qui l’entraîne dans une épouvantable virée vers le Sud et ses paysages désertiques. La jeune fille le drogue, et l’emmène dans un village fantôme dont il devient le prisonnier. Comment réussira-t-il à s’extraire de ce cauchemar ?  

Premier roman du fameux Douglas Kennedy, ce polar est bien ficelé, et terrifiant de réalisme. Nick, le personnage principal, n’est pas franchement sympathique, mais malgré soi, on s’attache à lui en partageant ses angoisses et son calvaire. Un bon petit polar, avec des images et une ambiance qui restent longtemps en tête.

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A tombeau ouvert

 À TOMBEAU OUVERT

de Kathy Reichs (Robert Laffont , 2007)

Temperance Brennan mène l’enquête autour d’un meurtre lié à une mystérieuse photo d’un squelette antique. Qui se cache derrière ce squelette, pourquoi cette découverte suscite-t-elle autant la controverse et l’intérêt des autorités religieuses ? Aidée de son flic favori, Tempe part en Israël pour en savoir plus.  

Un thriller sympa, qui vogue sur la mode des mystères entourant ce personnage controversé qu’est … Jésus ! Des théories plaisantes, servies par des rebondissements habiles, des développements parfois un peu complexes ou trop rapides, et des personnages assez classiques mais bien campés. Suspense policier et mystère archéologique : un cocktail distrayant.
PS : une série TV sur M6 a été tirée des romans de Cathy Reichs, « Bones ».

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Pas mal mais un peu décevant :

 UNE TOUCHE D'AMOUR

de Jonathan Coe (Folio, 2004)

Robin Grant, étudiant au long cours, est un solitaire égocentrique dont la vie sans saveur et sans amour se traîne désespérément. Il est un jour soupçonné de s’être exhibé devant un petit garçon. Malgré lui, sa vie se mêle enfin au monde réel, jusqu’à un tragique pitoyable. 

Beaucoup de personnages déprimés, de récits entremêlés, pour dépeindre avec férocité la société anglaise. Des personnages attachant, mais j’ai trouvé l’écriture parfois déplaisante, souvent plate, même si c’est une volonté de l’auteur. Un moment de lecture agréable mais qui ne m’a pas franchement donné envie de poursuivre avec le fameux Jonathan Coe, tellement encensé.

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Le Magasin des suicides

 LE MAGASIN DES SUICIDES

de Jean Teulé (Julliard, 2007)

‘’Vous avez raté votre vie ? Avec nous vous réussirez votre mort !’’ La famille Tuvache tient depuis 10 générations un magasin qui propose tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la déprime et la morosité jusqu'à la naissance du petit dernier, modèle de joie de vivre et d'optimisme ...

L'originalité de l'histoire et les bonnes critiques de ce livre m'en ont fait attendre beaucoup : j'ai été surprise, amusée mais aussi un peu déçue. Et même si les scènes cocasses sont savoureuses, le rire cède la place à un certain ennui. Dommage !

 

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30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 18:53

Et je continue mes lectures, plus modestement ce mois-ci, because suractivité familiale, et livres très gros ou très longs à digérer ...

Comme d'hab', ceux que ça sâoûle, passez votre chemin ;o) !

Long, dur ... et très bon ! :

 LA FILLE SANS QUALITES

de Juli Zeh (Actes Sud, 2007)

Une lycéenne surdouée et solitaire rencontre son alter égo maléfique et torturé. Les deux inoffensifs adolescents qui s’ennuient jettent leur dévolu sur un de leurs enseignants, pariant de le détruire peu à peu.

Ah, j'y ai passé du temps sur ce gros gros bouquin ! J'avais perdu l'habitude de devoir lire lentement, intelligemment. Et après plusieurs semaines à me laisser entraîner dans le monde dense, cruel et magnifiquement littéraire de Juli Zeh, je suis à la fois soulagée et orpheline. C'est un roman impressionnant de maîtrise, qui conserve son humanité malgré l'aspect glaçant et chirurgical du récit et des personnages. Magistral !

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Beau ... :

 11 SEPTEMBRE MON AMOUR

 de Luc Lang (Stock, 2003)

Ou comment l'écrivain, parti sur les traces des Indiens Blackfeet dans le nord du Montana, fut brutalement interrompu dans son élan par le séisme des attentats du World Trade Center ...

Eu envie de lire ce livre après avoir rencontré l'auteur, il en parlait de si belle et intense façon ... C'est une lecture parfois ardue, entre récit et essai, dans une langue magnifique, simple et tortueuse à la fois, avec une inventivité remarquable. Tout le traumatisme du 11 septembre, ce moment incroyable et monstrueux vécu en direct live.

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Long à démarrer mais finalement très bien :

 HERMAN

de Lars Saabye Christensen (JC Lattès, 2006)

Herman a 11 ans. Il est atteint d'une maladie rare qui lui fait perdre ses cheveux. Comment peut-t-il accepter le regard des autres et s'accepter lui-même ? C'est à la fois son étrangeté et son originalité qui donneront la réponse.

Quel étonnant roman, quel étonnant personnage ! J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce récit, et puis doucement, je me suis attachée avec bonheur et tristesse à ce petit bonhomme. La description de l'enfance est d'une tendresse extraordinaire, et la vie s'apprivoise peu à peu, avec une délicatesse merveilleuse.

 

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2 juin 2007 6 02 /06 /juin /2007 16:57

En vrac, je continue à bouquiner et noter 2-3 mots sur c'que j'ai lu ...

Comme d'hab', ceux que ça sâoûle, passez votre chemin ;o) !

Trop bien :

 MAL DE PIERRES

 de Milena Agus (Liana Levi, 2006)

L'héroïne de cette histoire est Sarde, un peu folle, et très très belle. On la marie à 30 ans histoire de se débarrasser d'elle, mais elle continue encore et toujours de rêver de l’amour idéal. Elle finit par le rencontrer à la faveur lors d’une cure thermale sensée guérir son « mal de pierres » (des calculs rénaux). Elle en est à jamais transformée.  Et c'est à sa petite fille qu'elle racontera tout, ou presque, lui offrant un fabuleux récit plein de sentiments, d'émotions, de doutes.

Ce récit m'a transportée ! De l'amour, de la cruauté, de la sobriété, de l'excès : la vie encore et encore, l'amour sous toutes ses coutures, et un petit bijou d'écriture ... Coup de coeur du mois, c'est sûr !

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Là où vont nos pères

 LA OU VONT NOS PERES

 scénario et dessin de Shaun Tan (Dargaud, 2007)

Les hommes et les femmes doivent parfois tout laisser derrière eux, et partent seuls, en exil. L'histoire universelle de tous les immigrés et autres réfugiés, dans un voyage fait de courage et d'espoir : il part, laisse derrière lui femme et enfant, et découvre de l'autre côté de l'océan une ville où absolument tout lui est étranger.

Cet album est tout simplement une merveille. Pas un mot, pas une bulle. Juste une successions de vignettes dans les tons ocre, qui parlent du malheur, de l'exil, de la vie plus forte que tout, de la famille, de l'amour, des amis. En ces temps qui courrent, une oeuvre à la fois prémonitoire et magnifique !

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Les Cerfs-volants de Kaboul

 LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL

 de Khaled Hosseini (Belfond, 2005)

Amir a une enfance choyée, dans une famille aisée de Kaboul. Son frère de lait et serviteur Hassan partage son quotidien, jusqu'à un événement tragique qui fera peser une culpabilité insurmontable sur les épaules d'Amir. Amir et son père fuient Kaboul pour les Etats-Unis, réapprennent à vivre, mais le destin finit par rattrapper Amir, qui revient en Afghanistan sur les traces d'Hassan, son ami d'enfance. Il devra alors faire face à son destin, à ses responsabilités, et expier enfin ses fautes.

Ce roman magnifique est l'histoire d'une trahison, mais surtout d'une rédemption. On s'interroge tout le long sur ce qu'est le destin, avec en toile de fond l'Afghanistan, pays plongé dans la tourmente et la destruction, devenu un champ de ruines livré aux mains des talibans. Le lecteur est totalement et terriblement immergé dans le quotidien poétique et sensible de ces deux personnages, dans un récit initiatique dont le personnage central est à la fois pathétique et attachant. J'ai adoré ce récit lumineux et tragique à la fois. 

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 LE COMBAT ORDINAIRE (1, 2 et 3)

 scénario et dessin de Manu Larcenet (Dargaud, 2004-2006)

Marco est un photographe fatigué de vivre, à l'étroit dans sa vie. Il fuit et s'installe à la campagne, loin de tout ce qui lui est insupportable, en quête d'authenticité. Il trouve de nouveaux repères, pas forcément ceux qu'il souhaite : la jolie Emilie, vétérinaire têtue ; la maladie de son père ; un travail de mémoire en photo, ... Il tente, pas à pas, de reconstruire sa vie.

Le Combat ordinaire est une magnifique réflexion sur la difficulté de vivre, qui montre que la fuite peut parfois faire partie de la lutte. Les pages consacrées au père de Marco sont extraordinairement émouvantes, et rien que pour ça, c'est un petit bijou d'émotion. J'ai adoré cette trilogie, et je la relis régulièrement pour le plaisir de retrouver toutes ces émotions mêlées. 

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Très sympa :

 REDEMPTION STREET

 de Reed Farrel Coleman (Phébus, 2006)

Moe Prager, ex-flic new-yorkais, enquête sur un incendie survenu 15 ans plus tôt, et dont l'une des victimes serait finalement mystérieusement vivante ... Il se retrouve face aux fantômes de son propre passé.

Ce polar est très réussi. Le récit mêle l'atmosphère des quartiers juifs de New-York avec celle d'une ville paumée des Catskill, où le temps semble s'être arrêté. L'écriture accroche le lecteur, et jusqu'au bout, on suit l'intrigue avec beaucoup d'enthousiasme et d'appétit.

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 COMME DES LAPINS

 de Ralf König (Glénat, 2004)

 Horst, un contrebassiste hétéro, voit sa copine le larguer après la découverte d’une cassette porno dans la poubelle. Dans le même immeuble, un homosexuel, Sigi, vient s’installer. Lui a quitté son copain. Sigi et Horst étaient ensemble à l’école, et ils vont à nouveau sympathiser et parler de leurs vies.

Découvert le mois dernier, König continue dans ce récit son exploration des rapports humains, et plus précisément de la sexualité de ses congénaires. Sous les dehors graveleux et comiques, des réflexions impertinentes sur la façon dont la société essaie de nous modeler les uns et les autres.  Cette BD a reçu le prix du scénario en 2005 au festival d'Angoulême.  

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 LE MUSEE DE L'HOMME (le fabuleux déclin de l'empire masculin)

 de David Abiker (Folio, 2007)

David Abiker, est s'appuyant sur sa propre expérience, propose dans cet essai une autopsie décapante de la vie de couple, et de la parité homme-femme dans la société.  Avec un humour plein d'autodérision, il décrypte nos comportements, nos rêves enfouis, nos névroses, notre quotidien !

Conseillé par Bernard, ce livre improbable a atterri dans mon panier, et il ne m'a fallu que deux jours pour faire le tour de l'univers hilarant et extrêmement pertinent que peint l'auteur. En fait, c'est un miroir étonnant de ma propre vie, à quelques détails prêts. La description de la vie de couple, de l'évolution des rapports homme-femme, du quotidien de la vie de famille, etc. Tout y est. C'est cocasse et vraiment ... croustillant  !

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Intéressant :

Les Sept plumes de l'aigle

LES SEPT PLUMES DE L'AIGLE

de Henri Gougaud (Ed. Gallimard, 2006)

Ce livre raconte l'histoire de Luis A., de son enfance en Argentine, de ses voyages, de la misère, des rencontres, jusqu'à son arrivée en France. Comment s'est contruit son parcours ? Il a rencontré un jour un chaman, un sorcier qui lui a appris à percevoir la choses autrement, et à éveiller tous ses sens, à la poursuite des secrets de la vie.

Ce roman est une magnifique recherche sur le sens de la vie. Il allie spiritualité et sensualité, dans un parcours d'homme étonnant. J'ai mis plusieurs semaines à lire ce livre, obligée de prendre mon temps et de méditer. Même si ça vole parfois un peu haut, c'est passionnant. J'ai beaucoup aimé le passage p. 133-134, où Luis apprend une leçon que j'ai envie de retenir pour moi: "Quand tu adresses une demande à ton Dieu sache qu'elle est à l'instant même accordée. A l'instant même. La seule difficulté est d'accepter ce fait. L'aide te vient à la seconde où le souffle qui l'appelle lui ouvre la porte. Fais confiance. (...) N'attends pas. Ta prière à peine dite, agis en tout comme si elle était exaucée, car elle l'est, même si tu ne vois aucun signe".

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Bof ... :

La Neuvième Vie de Louis Drax LA NEUVIEME VIE DE LOUIS DRAX

de Liz Jensen (NIL, 2006)

Louis Drax est un petit garçon surdoué et assez bizarre. Parti en pique-nique avec ses parents, il tombe du haut d'une falaise. Accident, meurtre ? Louis ressuscite très mystérieusement, mais est plongé dans le comat. Le docteur qui s'occupe de lui essaie de comprendre ...

Un récit qui réussit à tenir en haleine, mais que d'invraissemblances et de retournements prévisibles ...

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La couverture du livre de Philippe Bourseiller, JPEG - 36.6 ko

365 GESTES POUR SAUVER LA PLANETE

de Philippe Bourseiller, Anne Jankéliowitch  et Jean-Louis Etienne (La Martinière, 2005)

Philippe Bourseiller avec ses photos, Anne Jankéliowitch avec ses conseils éclairés, font 365 propositions différentes pour protéger une nature si belle et tellement mal-aimée à la fois.

Un bel objet, format à l'italienne, très épais et très coloré. Les conseils sont souvent pertinents, simple voire simplistes, parfois un peu idiots ou contre-productifs, mais l'idée est bonne. Pourtant, en surfant, je suis tombée sur cet article qui descend le bouquin, et les remarques m'ont semblé très pertinentes ! Et ça a pas mal modéré mon enthousiasme du départ.

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Berk ! :

Le ravin de la femme sauvage LE RAVIN DE LA FEMME SAUVAGE

de Leïla Sebbar (Thierry Magnier, 2007)

Recueil de nouvelles (dommage, j’aime pas les nouvelles !). La plupart des histoires se déroulent durant la guerre, Intifada, guerre d’Algérie, époque indéterminée, histoire familiale douloureuse, exil, ... Il est toujours question d’une quête de vérité, de liberté.

Des textes très écrits, trop à mon goût : des phrases sans verbe, une succession confuse de personnages, ... Du coup, une impression de lecture très mitigée, avec le sentiment de lire des récits qui ont quelque chose de très artificiel. Un ensemble décousu, même dans le style, parfois classique ou linéaire, souvent tarabiscoté, et même incompréhensible ! Je n’ai pas aimé.

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ALIEN EARTH

de Megan Lindholm (Télémaque, 2006)

Les humains ont quitté leur Terre empoisonnée et se sont exilés depuis des siècles dans un autre système solaire, où ils essaient de vivre en harmonie avec la nature. Mais cet équilibre dépend d'un système totalitaire appellé qui contrôle la société. John et Connie naviguent dans l'univers sur un vaisseau-animal. John est un peu rebelle ...

Bouh, pourtant j'adore cet auteur ! J'ai dévoré les 6 premiers volumes de la série de fantasy L'apprenti royal, j'ai beaucoup aimé Le dieu dans l'ombre. Mais là, ça démarre pas, c'est confus et répétitif, j'ai tenu le coup une centaine de pages, et puis-merde-alors, j'ai abandonné ! Vachement déçue ...

 

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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 05:57

En vrac, et y en a forcément que j'oublie (je commence tout juste à noter ce que je lis, il est temps ...), en avril, voilà ce que j'ai dévoré, savouré, relu, aimé ou pas trop. Je sais bien que ça fait beaucoup, mais j'vous jure que j'ai pas tout mis en plus ! Z'êtes pas obligé de lire si ça vous saoûle, mais je suis bien contente d'avoir fait cette première liste mensuelle.

 Trop bien :

L'ELEGANCE DU HERISSON

de Muriel Barbery (Ed. Gallimard, 2006)

Dans ce roman étrange alterne le récit d'une toute jeune fille très surdouée et éventuellement suicidaire, et d'une concierge rombière auto-didacte géniale. Toutes les deux, enfermées dans un immeuble rupin où l'hypocrisie côtoie la méchanceté, se cachent des autres, s'isolent, et finalement se mentent. Mais l'arrivée d'un troisième personnage tout aussi original va servir de révélateur et transformer leurs vies.

J'ai particulièrement aimé cet étonnant roman, d'abord effrayée par le côté un peu intello, puis conquise par l'écriture et les personnages tous extraordinaires. Originalité de la construction et des personnages, écriture élégante et récit magnifique : une merveilleuse découverte !

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LES CINQ CONTEURS DE BAGDAD

scénario de Fabien Vehlman et dessin de Frantz Duchazaeu (Dargaud, 2006)

Ils sont cinq, et ils ont trois ans pour partir à l'aventure, et trouver le conte qui leur permettra de gagner le concours organisé par le Calife de Bagdad. Ils vont parcourir le monde, nourrir leur imagination d'histoires étranges et fantastiques, et même si leur destin est écrit, vont vivre chaque instant avec espoir et humanité.

Chacun de ces personnages a un caractère bien trempé. Ce récit se déroule comme une fable attachante et merveilleuse qui nous entraîne dans un Moyen-Orient enchanteur. Le dessin est superbe, tout en couleurs chaudes, et illustre les différentes moment de l'histoire, en donne à voir l'âme des personnages. J'ai adoré cette bande dessinée à la fois universelle et intimiste.

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LES FEMMES QUI LISENT SONT DANGEREUSES

de Stefan Bollman et Laure Adler (Flammarion, 2006)

Ce livre richement illustré pose la question de la femme qui lit, la montre en train de lire, et donc de s'émanciper, et souligne combien de tous temps, les femmes se sont emparées de l'écrit. Depuis que la peinture existe en Occident, les femmes représentées un livre à la main sont étonnamment nombreuses, heureuses, mystérieuses ... Des peintures, quelques photos, avec une intro flamboyante d'Adler, et les commentaires amoureux de Bollman.

Un très très beau livre.  Tous ces portraits de femmes dégagent une sérénité langoureuse. Toutes ces liseuses épanouies et mystérieuses ... Miam ! On a envie de plonger tout entière dans ce livre pour pénétrer cette étrange communauté de dangereuses femelles ...

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MANGEZ-MOI

d'Agnès Desarthe (Ed. de l'Olivier, 2006)

Itinéraire d'une enfant pas gâtée du tout ... Myriam refait sa vie et décide d'ouvrir un restaurant. Elle cache derrière ses recettes merveilleuses une vie chaotique à laquelle elle tente, seule, de redonner un sens.  Pleine de contradictions et d'espoirs, elle attire à elle des personnages hauts en couleurs ...

Ce merveilleux roman m'a un peu fait penser à Ensemble c'est tout d'Anna Gavalda, où des personnages un peu paumés se raccrochent les uns aux autres pour s'en sortir. Ici, cette même rage de renaître de ses cendres, avec une poésie du coeur et du corps merveilleuse. Les rêveries de Myriam nous entraînent sans fin dans un monde savoureux et angoissant à la fois.

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NON NON BÂ

de Shigeru Mizuki (Cornélius, 2006)

Début des années 1930, dans une petite ville du Japon. NonNonBâ est une vieille dame mystique et superstitieuse qui accompagne le jeune Shigeru dans toutes ses découvertes et toutes ses peines, en lui enseignant les croyances et légendes populaires du coin. Elle nourrit l'imaginaire du garçon d'histoires de monstres et de fantômes. Les rêveries de Shigeru prennent vie dans les bandes dessinées qu'il crée.

De la philosophie, de la malice aussi. Un manga autobiographique merveilleux de sensibilité. Le jeune héros est hyper attachant, et cette nounou conteuse et merveilleuse. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du père qui amène Shigéru à réfléchir par lui même, l'accompagne et lui laissant sa liberté. Extra ! 

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 Distrayant :

Tokyo

TOKYO

de Mo Hayder (Presses de la cité, 2005)

Grey, une jeune anglaise au sombre passé, débarque à Tokyo à la recherche obsessionnelle d'un vieux film dont elle est seule, ou presque, à croire en l'existence. Ce film est sensé prouver que des atrocités ont été commises par l'armée japonaise lors de l'invasion de la Chine en 1937. Elle tente de persuader le vieux professeur Shi Chongming de lui remettre ce document. Sans ressources dans cette ville inconnue, Grey accepte de travailler dans un bar à hôtesses, et approche le milieu de la mafia japonaise. Les Yakusas détiennent-ils l'explication des événements survenus dans le passé ?

Le récit à deux voix met en parallèle ces deux personnages qu'a priori tout sépare. Une atmosphère glauque et terrifiante, des allers-et-retours dans le passé, une héroïne complexe et presque perverse : on ne s'ennuie pas une seconde dans ce thriller oppressant et violent ! 

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COURTNEY CRUMRIN (1-3)

de Ted Naifeh (Akileos, 2004-2005)

Courtney Crumrin déménage, et part habiter avec ses parents dans la maison lugubre de leur très riche oncle, le Professeur Aloysieus Crumrin. Dans cet immense manoir victorien, la sinistre réputation de l'oncle de semble pas usurpée : des créatures étranges, "les Choses de la Nuit", approchent Courtney, qui se découvre finalement avec elles certaines affinités. Et puis l'oncle Aloysius veille sur sa nièce ...

Une série de 3 bandes dessinées en noir et blanc que l'on a dévorées, Superpapa et moi. L'ambiance mystérieuse et inquiétante est servie par un super scénario, et des dessins expressifs et sobres. On est plongés dans la sorcellerie, avec des potions magiques, des personnages étonnants, et une jeune héroïne qui a tout de la petite peste !

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STAIRWAY TO HEAVEN (1-2)

de Makoto Kobayashi (Pika, 2005)

Lors de sa mort, à 92 ans, la doctoresse Chiya Minakami a consacré tout son temps à soigner et aider les gens. Elle ne ne s'est jamais mariée. En arrivant au Purgatoire, Dieu la punit de sa virginité, considérant qu'elle n'a pas reçu suffisamment d'amour. Il l'envoie au "Chichon Manchi", l'enfer du désir, pour qu'elle connaissent enfin l'amour physique. A cette seule condition elle pourra accéder au paradis. Mais Chiya n'est pas vraiment partante ...

Bon, oui, c'est bien de cela qu'il s'agit : un manga érotique ! Yes ... Le récit est entièrement basé sur le sexe, mais jamais pornographique. C'est une sorte d'irrésistible et drôlissime tentative pour échapper à la tentation de la chair.  Evidemment le scénario peut surprendre  (la virginté est un défaut), et les soit-disant punitions des damnés font plutôt envie ! L'auteur s'amuse, et le lecteur aussi : ça peut pas faire de mal !

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König : La Capote qui tue

LA CAPOTE QUI TUE / LE RETOUR DE LA CAPOTE QUI TUE

de Ralf König (Glénat, 1999)

Luigi Mécaroni est inspecteur à la brigade des moeurs de New York. Il doit enquêter sur un cas assez spécial : des particuliers se sont fait trancher le sexe dans un hôtel de passes, et apparemment, il y aurait une féroce capote dans le coup ...

Une BD qui, sur fond d'enquête policière fantastico-gay, aborde pas mal de sujets de société. Je ne suis pas fan du dessin à la Brétécher, mais j'ai aimé l'humour et le personnage du flic-homo-gros-dur-à-qui-on-ne-la-raconte-pas ... Sous le ton de la comédie policière délirante, ces deux récits utilisent le rire pour stigmatiser l'intolérance et les idées préconçues.

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Intéressant :

L’InvitéL'INVITE

de Hwang Sok-Yong (Zulma, 2004)

Un pasteur coréen protestant, émigré aux États-Unis, part en Corée, en quête d'une impossible réconcilitation avec son pays, et avec ses compatriotes communistes, que son frère a pourchassés et massacrés.
Morts et vivants dialoguent dans ce récit magique, qui met en lumière tous les non-dits, toutes les haines et les souffrances. L
es fantômes de l'Histoire s'invitent dans la vie du Pasteur, racontent, accusent, pardonnent.

Hwang Sok-yong est un écrivain sud-coréen. Ce roman a comme trame historique la division de la Corée. L'auteur redonne voix aux morts dans un récit magique et halluciné. Il écrit un roman polyphonique construit autour d’un rite chamanique qui sert à apaiser les âmes des morts.  C'est évidemment bouleversant, et l'écriture est extrêmement belle.

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ORIGENES, Charles-Claude Mollard

ORIGENES

de Claude-Charles Mollard (Cercle d'art, 2006)

Ce livre est consacré au travail de Claude-Charles Mollard, et accompagné d'un texte de Christine Buci Glucksmann, philosophe et critique d’art. Ces photographies montrent des visages monstrueusement humains, cachés dans la nervure d'un arbre ou la matière brute d'une roche minérale. C'est cette matière qui fascine l'artiste, qui nous invite à l'explorer à notre tour.

On est plongé tout entier dans l'étrangeté d'une nature étonnamment humaine, et magnifiquement redécouverte. Je n'ai pas eu la chance de voir cette exposition "en vrai", mais le livre est un petit bijou.

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Chuis pas fan de :

PETITS SUICIDES ENTRE AMIS

d'Arto Paasilinna (Denoël, 2003)

Onni Rellonen, petit entrepreneur raté, décide de mettre fin à ses jours. Le hasard le fait échouer dans une cabane où un autre homme, le colonel Hermanni Kemppainen, s'apprête également à se tuer. Les deux hommes tombent dans les bras l'un de l'autre, et décident de fonder une association pour rassembler des candidats au suicide, et faire ensemble le grand saut. C'est le début d'un road-movie délirant à travers la Finlande, avec plusieurs dizaines de candidats-suicidaires de tous poils.

Ce récit pourrait être tragique, mais le propos de Paasilinna est d'aborder le sujet avec un humour noir décapant. Le périple rocambolesque se transforme rapidement en une folle quête existentielle. C'est à la fois absurde et drôle, mais j'ai fini par me lasser de cette histoire : on ne s'attache pas suffisamment aux personnages, l'histoire se répète et ennuie un peu. Je l'ai pourtant lu d'une traite, mais il m'a laissé sur ma faim !

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LE PARFUM D'ADAM

de Jean-Christophe Rufin (Flammarion, 2007)

Juliette, jeune française exaltée et limite déséquilibrée, est embrigadée par une association écologiste radicale. Envoyée en Pologne, elle libère les animaux d’un laboratoire et s’empare d’une version mutante du virus du choléra. Elle se retrouve mêlée à un complot terroriste d’une envergure mondiale, qui vise à éliminer l’être humain des régions pauvres et surpeuplées (thèse radicale de l’homme comme être nuisible à supprimer pour protéger la planète). Deux anciens espions de la CIA reprennent du service via une agence privée et tentent de déjouer le complot en mettant à jour les arcanes de ce groupe de terroristes verts.

Ce thriller écolo nous plonge au cœur de thèses écologistes radicales dont on ne soupçonne même pas l’existence, qui constituent selon le FBI la deuxième source de terrorisme mondial ... Une intrigue bien ficelée, mais j’ai tout de même trouvé ce thriller manquait un peu de l’intensité et des rebondissements propres au genre, avec une écriture souvent plate, et certaines descriptions un peu longues, encombrées d’informations. Par ailleurs, ce livre m’a mise mal à l’aise, car face à ces théories extrémistes le lecteur se retrouve assez seul. Bref, un bon moment de lecture très instructif, mais une certaine déception aussi, au vu des critiques excellentes lues sur ce livre.

 

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22 février 2007 4 22 /02 /février /2007 17:12

Aujourd'hui, j'ai passé la journée avec entre autres

- Renaud Donnedieu de Vabres (Ministre de la culture et de la communication, quel naze ce mec, quelle langue de bois sans corps et sans vie  ...),

- Tanguy Viel, Alain Mabanckou et Agnès Desarthe (écrivains, prix Renaudot pour le second, vraiment extras tous les trois),

- Marc Fumaroli (Académicien, historien momifié mais à la langue toujours aussi agile !),

- Olivier Assayas et Claude Lanzmann (cinéastes, intéressants mais tournant un peu en rond),

- et des directeurs de ceci et de celà, en veux-tu en voilà (les rois de la branlette intellectuelle !).

En fait, je suis allée à Science-Po Paris pour assister à un colloque sur « L’avenir du Livre » (vaste question qui évidemment me tient à coeur).

Bon, bilan des courses, pas mal de grands discours, quelques interventions passionnantes, et un déjeûner dans un jardin parisien à se dorer la pilule au soleil de février.

Pas si mal, mais c'est quand même pas ça qui fera avancer le schmilblick !

Heureusement que les différents écrivains étaient là pour nous faire partager leur amour du livre et de la littérature, parce que sinon, j'en serais sortie carrément désespérée : comment espérer que nos chères têtes blondes apprennent le goût du livre quand nos décideurs et intellectuels sont incapables d'en parler avec la moindre flamme ?

Comment espérer que ces mêmes décideurs encroûtés s'adaptent à l'ère du numérique et aux changements que cela implique ?

Heureusement il reste le public, qui bon gré mal gré s'adapte, anticipe, critique, participe, aime, déteste, s'enflamme ou s'indiffère, et par là-même, continue de faire de la littérature un monde de plaisir inégalé.

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31 octobre 2006 2 31 /10 /octobre /2006 02:35

Rigolo : la parution de cet article s'est déclenchée intempestivement hier matin (peut-être certains lève-tôt l'ont-ils vu). Je n'avais prévu de le poster qu'en cas de fatigue ou pénurie d'idée pour le blog, alors je l'ai enlevé dès que je m'en suis rendu compte.

Et puis dans la journée, j'apprends que Sorj Chalandon, l'auteur dont je parle plus bas, a eu le prix Médicis pour son dernier livre (celui qui a suivi Le petit Bonzi) : Une promesse.

Du coup, je me dis que c'est le destin, et je vous le reposte aujourd'hui.

Mais nayez crainte, je recommencerai à parler lessive dès demain ... 

Le Petit Bonzi est un témoignage poignant sur l'enfance d’un petit garçon de 12 ans, Jacques Rougeron, à Lyon, dans les années 60. L’auteur nous parle d'un âge où les frontières entre l'imaginaire et la vie sont encore floues. Le jeune héros est bègue, et il a l’espoir fou de guérir en absorbant des sortes de potions magiques concoctées à l’aide feuilles et d’herbes ramassées ici et là. Dans son univers monotone, articulé autour ses parents et de son école, deux personnages éclairent son parcours : un professeur qui allie autorité et amour, et surtout Bonzi, l’ami, le presque frère, l’ombre de chaque jour.

Il y a quelque chose d'émouvant dans ce récit, comme une douleur solitaire et désespérée. Dans cette sombre révolte d’enfance, l'enfant cherche la chaleur humaine, même au prix de l’invention, du rêve ou du mensonge.

Un récit plein d’humanité et de tendresse.

Sorj Chalandon, 53 ans, est journaliste à Libération depuis 1975. Le petit Bonzi est son premier roman.

http://www.evene.fr/ : interview de Sorj Chalandon

 Sorj Chalandon a obtenu hier le prix Médicis pour un autre de ses romans, Une promesse.

 Le petit Bonzi

Auteur : Sorj CHALANDON

Editeur : GRASSET (2006)

Thème(s) : enfance ; amitié ; famille ; école ; handicap ; monde imaginaire  

Jacques Rougeron a douze ans. Il est bègue. Il voudrait parler aussi vite, aussi bien que les autres. Mais Jacques ne peut que regarder les mots sans parvenir à se les approprier. Heureusement, son ami Bonzi le soutient, et lui dit qu'une herbe magique existe, qui peut le soigner de son mal. Et un soir d'automne, au pied de son immeuble, il croit avoir enfin trouvé le moyen de guérir ...

 

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