Oui, j’ai un profond bonheur au fond de mon cœur …
Non pas que tout soit rose en ce moment, c’est même pour plusieurs de nos proches et nous-mêmes une période assez rude que ce début d’année, avec des tristesses et des soucis qui vous serrent la gorge rien que d’y penser.
Mais malgré ça, dans mon cœur à moi, mon cœur de maman-actuellement-en-congé-maternité-qui-couve-sa-petite-bébée, je sens une paix et une joie qui me ressourcent et me soutiennent avec une force vive et inébranlable. Et rien, ni le quotidien qui assomme et fatigue, ni les nuits parfois agitées, ni les soucis et les peines, non rien ne peut réussir à atteindre ce bonheur profond, soyeux, tendre et doux.
J’ai comme une réserve inépuisable de joie qui me porte, et qui se recharge rien qu’à regarder ma petite doucette, rien qu’à la sentir, rien qu’à l’écouter gazouiller ou rire aux éclats.
Et avec elle mon Amélien lové contre nous deux pendant la tétée, mon Apolline qui m’écrit des mots de réconfort tellement plein d’amour et de sagesse, mon Théophane en joie devant sa petite sœur ou ses cadeaux d’anniversaire ou sa bonne note inespérée en anglais.
Pourtant la vie nous chahute drôlement, et l’exaspération gronde ou submerge quand le temps manque ou la fatigue me démunit.
Mais tout de même, quelle chance de ressentir ça. Quelle chance de le vivre.
Je mesure chaque jour, oui chaque jour de plus, quelle chance j’ai d’avoir ce temps partagé avec mes enfants, avec ma petite. De ne pas devoir déjà la laisser pour aller travailler, même si bientôt la vie à 6 sur le maigrichon salaire de Superpapa ne va pas être simple. Mais je vis au présent, dans ce présent moelleux et ralenti de la journée en tête à tête avec Isaure, dans ce présent bruyant des soirées et des week-ends à 6.
Et les journées s’écoulent, entre tétées, bain de la doucette, lessive, rangement de tout ce qui traine, tricot, pâtisseries pour les gourmands, câlins … Je ne produis rien, je ne suis plus « active », et pourtant je vis avec une intensité très particulière, et je n’ai pas de frustration devant ce temps qui file. Parfois une angoisse pointe : 3 mois déjà, en ai-je suffisamment profité ? Qu’ai-je fait de mon temps ? Et puis non, décidément, je suis heureuse, alors ces questions m’assomment. Comment perdre ce fameux temps à répondre à de fumeuses questions, quand ma petite me regarde si intensément, me sourit si amoureusement ?
Tant pis pour les projets, les listes de choses à faire, je la prends contre moi, elle est si moelleuse, chaude contre mon sein, douce contre ma joue.
Hummmmmm …
PS : et pardon pour les non-visites par chez vous, j'ai beau me dire que je devrais, que je pourrais trouver le temps, je ne sais pas par quel sortilège la journée passe si vite et la soirée se termine sans que je n'ai réussi à venir vous dire merci pour vos pensées et vos messages ...