De retour de notre Saturday night fiesta, pour fêter l'anniversaire de Superpépé, il s'est passé quelque chose qui nous tous profondément chamboulés, et que j'ai bien du mal à digérer. Et pour cause. Alors que nous étions sur le point de remonter en voiture, après avoir récupéré petit Amélien endormi, nous avons été témoins de cette réalité banale, de cette violence désormais bien ordinaire et pourtant scandaleuse : une femme qui se fait casser la gueule par son conjoint. Je le dis aussi brutalement que ça l'était, que nous l'avons ressenti. Dans la rue, en train de rire et de discuter, nous avons soudain entendu des coups et des cris provenir d'une maison dont un vasistas était resté ouvert. D'abord intrigués par le bruit, puis alertés par sa nature, nous avons mis quelques secondes à nous concerter pour nous confirmer, hagards, que non, ce n'était pas le bruit de la télé. Une horreur. Des gémissements, des bruits de coups sourds, comme dans un sac de chiffons, les cris de l'homme, les plaintes de la femme. Sans fin. Terrifiant. Nous étions paralysés, nous cherchant du regard. Essayant de nous confirmer les uns aux autres que oui, c'était bien ça qui se passait. Ce qu'on entend à la télé, ces femmes qui meurent, celles qui survivent. Coup de fil éperdu à la police, nos hommes disent tout fort à l'intention de l'autre, l'autre homme, qu'on a appellé les flics. Le bruit cesse. Les coups cessent. La douleur ... La police répond enfin, le 17 marche même depuis un portable. On explique, ils prennent note. On raccroche plein de doutes. Ils rappellent 5 bonnes minutes plus tard, se font confirmer nos dires, et assurent qu'ils vont envoyer une patrouille. Ce qu'ils feront. Ma soeur qui habite la rue nous expliquera le lendemain qu'apparemment le couple est connu des services sociaux. Nous rentrons chez nous. Une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. |